- MITSUBISHI
- MITSUBISHIMITSUBISHIL’un des principaux regroupements d’entreprises, spécifiques de l’économie japonaise, nommés zaibatsu (littéralement cliques financières). L’histoire de Mitsubishi est moins ancienne que celle de Mitsui, ce qui explique la position respective des deux grands groupes avant la Seconde Guerre mondiale: leurs coefficients de puissance respectifs étaient alors de dix pour Mitsui et sept pour Mitsubishi. Mais la remarquable organisation de Mitsubishi a permis des progrès si spectaculaires dans l’après-guerre que les positions se sont inversées. La première société du groupe est une compagnie de transport maritime: Mitsubishi Shokai, la compagnie des trois diamants (dont le logo du groupe conserve la mémoire) est créée en 1873 par Iwasaki Yatar 拏, à partir d’actifs publics qu’il avait rachetés. Ce brillant promoteur sut profiter de toutes les chances de gain au fil des guerres du nouvel Empire japonais, grâce aux liens privilégiés qu’il entretenait avec le baron 牢kuma et au soutien qu’il apporta au parti progressiste (Kaishint 拏, devenu plus tard Minseit 拏). Iwasaki assoit peu à peu sa puissance sur l’exploitation du trafic maritime, constituant, au fil des acquisitions, la toute-puissante Nihon Y sen Kaisha qui exerce un monopole de fait dans son domaine. Les bénéfices alimentent une politique active de diversification. Le groupe commence à s’organiser en 1893 en Mitsubishi G 拏shi, association limitée, concentrée sur l’’industrie lourde, et organe de contrôle général des affaires du groupe. Mais il faut attendre 1916 pour que son président, Iwasaki K 拏yata, transforme Mitsubishi G 拏shi en holding familial détenteur des actions des sociétés affiliées qui se multiplient dans les années suivantes: entrepôts (Mitsubishi S 拏ko), chantiers navals (Mitsubishi Z 拏sen), sidérurgie (Mitsubishi Seitetsu), mines (Mitsubishi K 拏gy 拏), commercialisation (Mitsubishi Sh 拏ji), assurances (Mitsubishi Kaij 拏 Kasai) et enfin banque Mitsubishi en 1919. Toutes ces filiales étaient gérées par la compagnie holding et les décisions importantes les concernant étaient prises par le conseil d’administration de Mitsubishi G 拏shi qui, après une restitution partielle d’autonomie à ses diverses filiales en 1931 (budget, règlements, finances et personnel), se constitua en 1943 en Mitsubishi Honsha (maison mère Mitsubishi). Lorsque le décret de dissolution d’après guerre frappa le zaibatsu, son capital s’élevait à 240 millions de yen détenus à 47,8 p. 100 par la famille Iwasaki; mais le groupe contrôlait une nébuleuse de soixante-quinze sociétés, dont onze étaient des filiales. Le signal de la reconstitution du groupe fut donné en 1954 par la grande fusion de la compagnie commerciale Mitsubishi Sh 拏ji, éclatée en 1947 en plus de cent vingt compagnies. Sous son égide a lieu en 1963 la fusion des entreprises appartenant au secteur de l’industrie lourde Mitsubishi J k 拏gy 拏. Le groupe peut enfin se réorganiser, mais, à la différence du contrôle quasi intégral effectué par la société holding d’avant la guerre, il s’agit surtout de renforcer un système de participations croisées et surtout de liens informels (keiretsu ), à la bonne marche duquel veillent les trois sociétés les plus puissantes du groupe: Mitsubishi Gink 拏 (banque, une des premières du Japon), Mitsubishi J k 拏gy 拏 (sidérurgie, l’une des plus importantes sociétés industrielles du pays) et Mitsubishi Sh 拏ji (commercialisation), organisées au sein du Kin.y 拏 Kai (club du Vendredi) qui regroupe les firmes les plus importantes du groupe. Au milieu des années 1990, le groupe joue les tout premiers rôles au Japon dans l’aéronautique, le pétrole, la banque et la construction de centrales nucléaires, ainsi que dans des secteurs d’activité moins porteurs (sidérurgie, textile, chimie lourde, charbonnages, chantiers navals). Ses positions sont (relativement) moindres dans la construction électronique, le négoce et l’automobile.Mitsubishi joue également un rôle prépondérant sur le marché des armements. Ce groupe est en effet le mieux placé pour recueillir les contrats les plus importants qui sont passés par l’Agence de défense, tant pour la fabrication d’avions et de navires de guerre que pour la mise au point de programmes informatiques militaires et les techniques d’application des lasers.
Encyclopédie Universelle. 2012.